Les danses de couronnement en Angleterre

Introduction

Dans l’histoire de la danse, chaque année, les chorégraphes se battent pour créer le succès de la saison. La concurrence est féroce. Les professionnels de la danse doivent faire des pieds et des mains pour se démarquer.

Comment assurer à leur nouvelle danse un maximum de visibilité ?

En s’appuyant sur une célébrité déjà acquise !

  • Ainsi, la Furlana (1914) a tenté de se servir du succès du tango ;
  • Le Quadrille de la Paix (1859) bénéficie de l’appui de l’impératrice Eugénie de Montijo ;
  • On publie souvent les chorégraphies de spectacles à succès. Par exemple, l’Allemande de Pécour (1701), ou le Trans-Atlantic (c.1904) ;
  • On fait référence à un événement important. The Quake (1908) fait référence au séisme meurtrier de San Francisco deux an plus tôt. (Remarquez que j’ai dit « important », pas « heureux ») ;
  • Etc.

Un type d’événement inspire tout particulièrement les chorégraphes et les compositeurs : les couronnements royaux.

Ces moments de réjouissances populaires se prêtent bien à l’organisation de bals.

Quelle meilleure occasion pour lancer une nouvelle danse à la mode ?

La tradition des musiques et danses de couronnement en Angleterre

Il existe une véritable tradition de musiques et de danses de couronnement en Angleterre. Je ne considère ici que les XIXème et XXème siècles. Cela suffit amplement à démontrer l’importance de cette tradition.

George IV et Guillaume IV

En 1821, John Charles White célèbre l’avènement de George IV, avec son Coronation Quadrilles. Il ne s’agit pas d’une chorégraphie spécifique, mais bien d’une musique pour le quadrille français ou First set.

Détail amusant : ce quadrille comprend six figures, au lieu des cinq habituelles (Pantalon, Eté, Poule, Trénis, Pastorale et Finale).

Parallèlement à ce quadrille, John Purkis compose George the Fourth’s Coronation. Grand march and waltz for the Pianoforte. Cependant, comme la pratique de la valse était encore peu acceptée en 1821, je pense qu’il s’agit d’une musique à écouter plutôt qu’à danser.

L’année suivante, James Power publie une Coronation Dance, un longways particulièrement peu inspiré.

rge IV est surtout connu pour avoir été longtemps le Prince Régent (1811-1820), et une cible facile pour les caricaturistes.
G. Cruikshank, Merry Making on the Regent’s Birthday 1812, J. Johnston, Londres, août 1812.
George IV est surtout connu pour avoir été longtemps le Prince Régent (1811-1820), et une cible facile pour les caricaturistes.
G. Cruikshank, Merry Making on the Regent’s Birthday 1812, J. Johnston, Londres, août 1812.

Je n’ai rien trouvé concernant le couronnement de Guillaume IV et Adélaïde en 1831 (grosse déception). Ce n’est pas l’âge du monarque (64 ans !) qui a retenu les chorégraphes. C’est plutôt l’agitation politique intense en Angleterre entre 1830 et 1832, qui a complètement éclipsé l’arrivée du roi sur le trône.

Je trouve tout de même une publication tardive de Nicario Jauralde (1833) intitulée The Coronation Waltz, for Piano Forte or Spanish Guitar.

La reine Victoria

En 1838 et 1839, de nombreuses compositions saluent le couronnement de la reine Victoria. A commencer par le Victoria Gallop, de Johnson (J. G. Osbourne, Philadelphie).

Et à côté de ce galop, c’est une avalanche de valses ! Cette danse est devenue plus acceptable que lors du couronnement des souverains précédents, ce qui explique qu’on en compose autant.

  • The British queen waltz and galopade de Julius Metz (New York)
  • Huldigung der Königin Victoria von Grossbritannien de Johann Strauss I (New York).
  • Coronation Waltz for the Piano Forte, de J. L. Paulina (Londres, 1838).
  • The Coronation Waltz arranged for the Piano Forte, de Maria Forster (Londres, 1838).
  • The coronation quadrilles and waltz, de Alcina D’oyley (Londres, 1838).
  • The Coronation Waltzes, d’Adolphe Flèche (Londres 1838).
  • The Bonny English Rose and Victoria Grand Coronation Waltz, de Joseph Binns Hart (Londres, c. 1840).

Là encore, il n’y a pas de figures spécifiques. Sur ces airs, on dansera « simplement » la valse, ou le galop.

Edmund Thomas Parris, The Coronation of Queen Victoria, 1838, Bradford Museum and Galleries peinture représentant le couronnement de la reine Victoria
Edmund Thomas Parris, The Coronation of Queen Victoria, 1838, Bradford Museum and Galleries.

Un peu plus tard, en 1843, Elias Howe publie un Coronation Hornpipe dans son Musician’s Companion (Boston). Encore une fois, il n’y a pas de description de danse. Ce n’est a priori pas la première fois que cet air est publié. Il peut donc se rapporter au couronnement de n’importe quel souverain, de Guillaume le Conquérant à Victoria. Mais bon, plus probablement à un souverain du 18e ou 19e siècle. 😊

Au cours de son long règne, Victoria acquiert les titres de reine du Canada (1867) et impératrice des Indes (1876). John Lee compose un glee (chant choral) titré Rose of England. Coronation glee. Ce chant – non dansé – est spécifiquement composé pour le couronnement de l’impératrice Victoria en 1875.

Edouard VII

Edouard VII monte sur le trône le 9 août 1902, environ un an après le décès de sa mère.

On peut dire qu’il a été inspiré les compositeurs et chorégraphes !

Les chorégraphies

Un article du St-Louis Post annonce la mort du two-step, au profit de la Coronation Gavotte. Ce n’est pas la première fois qu’une danse meurt sur Histoire de Bal… La Coronation Gavotte bénéficie d’une chorégraphie spécifique, décrite par Jacob Mahler. Les explications reprises dans le journal sont sommaires. Notons toutefois la présence d’une révérence « comme à la cour » : une référence royale !

Vous voulez rire ? Cette Coronation Gavotte, censée porter le coup de grâce au two-step, contient dix-huit (18 !) pas de two-step…

Oscar Duenweg, de Terre Haute (Indiana, USA), compose, lui aussi, une Coronation Gavotte, sans lien avec la précédente. Il n’est plus question de révérence profonde, mais on y retrouve aussi des pas marchés, des balancés et du two-step.

le futur Edouard VII (en kilt) lors d’une soirée en Écosse. Edward VII dancing
J’évite les images sous licence en général, mais je ne résiste pas à l’envie de vous montrer celle-là: le futur Edouard VII (en kilt) lors d’une soirée en Écosse. Tout les droits appartiennent à Getty Image.

Des Coronation waltz…

Une Coronation Waltz célèbre, celle composée par Johann Strauss. En 1902, Johann et son orchestre sont engagés pour jouer lors du couronnement d’Edouard VII. Ils apportent en cadeau une nouvelle valse dédiée au nouveau couple royal : Krönungs-Walzer. Malheureusement, le roi tombe malade et les festivités du 26 juin sont reportées au 9 août. L’orchestre n’est pas disponible à cette date et ne jouera donc finalement pas lors de cet événement royal.

Je suppose que cette valse de Strauss, comme les autres, n’avait pas de chorégraphie particulière.

  • The King’s Coronation. Waltz, de Gerald P. Bushbridge (Londres, 1901)
  • The Coronation Waltz, J. Warwick Moore (Birmingham, 1901)
  • Coronation Waltz, de Henry C. Grace (Londres, 1902)
  • Coronation Waltz, de Kate Ivimey (1902)

On trouve même une « compilation », The coronation waltz album, avec des compositions de A.E. Davison, Juventino Rosas, I. Ivanovici, Edward Jones, Edward Hesse and Wilhelm Muller (Londres, 1902).

Le couronnement d’Edouard VII a également inspiré plusieurs compositeurs de valses dans le Commonwealth : Richard Quinton, Joseph Saint John (Canada) et  Edwina Edkins (Australie).

L’une de ces nombreuses valses est peut-être la musique de la Coronation Waltz annoncée par Le petit bleu du matin à Noël 1902. Un article présentait cette danse comme un des succès à venir pour la saison suivante. Pourtant, l’auteur de l’article n’est pas séduit par cette danse, « qui rendrait impardonnable et choquante au dernier point toute apparence de gaieté ou d’enjouement. ». Bref, si tu t’amuses, tu la danses mal.

Edwina Edkins, Coronation Waltz, W. H. Paling & Co Ltd, Sydney (Australie), 1902.
Une photographie du couple royal illustre la partition. Celle-ci est dédiée « à la mémoire des soldats du Queensland » – ceux tombés pendant la seconde guerre des Boers (1899-1902).

… Mais pas uniquement!

Le compositeur anglais Ezra Read a été particulièrement marqué par cet événement : il compose pas moins de quatre œuvres « royales » en 1902 : Coronation Day Fantasia, The Coronation Grand March, Waiting for the King. Coronation Cake Walk et une Coronation Waltz. Seules les deux dernières sont des musiques à danser.

Le grand rival d’Ezra Read, Ernest Reeves, n’est pas en reste. Sous le pseudonyme de Fabien Scott, il compose une Coronation march et Our King. A coronation barn dance.

Difficile d’accéder aux partitions en ces temps de Covid et de Brexit, je ne pourrais donc pas vous dire si ces valses ont une chorégraphie dédiée.

George V

George V est couronné roi le 22 juin 1911. A nouveau, l’événement inspire de nombreux compositeurs.

Coronation medley march and two-step, de Fred R. Weaver n’est assurément pas destiné à être dansé. Il s’agit d’un mélange d’air patriotiques britanniques, qui connut beaucoup de succès. En effet, son copyright date de 1911, et cinq ans plus tard c’est déjà la 25ème édition. Cette édition en particulier fut jouée par les fanfares lors de l’exposition de Toronto en 1916.

Fred R. Weaver (arr.), Coronation medley march and two-step, Musgrave Bros., Toronto (Canada), 25ème édition, 1916.

Parmi ces airs on trouve The Maple Leaf Forever et O, Canada (on est au Canada après tout), British grenadiers, Rule Britannia, et bien sûr God save the King.

Nick Enge possède aussi la chorégraphie d’époque pour un Coronation Cotillion, chorégraphie de W. F. Hurndall, musique du même et de Thurley Beale. Cette chorégraphie en tempo de valse est dédiée au couple royal cette fois : « In commemoration of the Coronation of Their Royal & Imperial Majesties King George V & Queen Mary ».

A côté de ces curiosités, on trouve – comme d’habitude – de nombreuses valses.

  • Coronation waltz, de Marie I. L. Fernandes Roach (Londres, c.1911)
  • Coronation waltz: for pianoforte, d’Andrew de Leeuw (Londres, c.1911)
  • Waltz 1911. Coronation, etc. de Frederick Walter Baker (Taunton, 1911)
  • Coronation Waltzes, for the Pianoforte de R. J Talintyre (Stockton-on-Tees, 1911)
  • Coronation: valse, de J. H. Greenhalgh (Londres, 1911)

L’Océanie fait deux contributions intéressantes à cette liste répétitive.

La Royal Coronet Waltz de D. Henry Stewart (Sydney, 1911) est dédicacée comme suit “written in commemoration of the coronation of his majesty King George V”.

Mention spéciale pour une surprenante Coronation Waltz néo-zélandaise de Tyrell Baxter. Le dessin sur sa couverture représente le drapeau néo-zélandais et le visage d’un homme qui n’est définitivement pas George V, puisqu’il arbore des tatouages traditionnels maori.

Tyrell Baxter, Coronation Waltz for the Pianoforte, s.n., Geraldine (Nouvelle-Zélande), 1910.

Les coronation waltz d’Edouard VIII et George VI

La période 1936-1937 est troublée pour la monarchie britannique, avec deux souverains : Edouard VIII et George VI. Cela n’empêche pas les partitions de fleurir autour du thème du couronnement.

Sous le titre de Coronation Waltz on trouve plusieurs chansons :

  • Une chanson de Irving Masloff et Cunningham (New York) ;
  • Une autre de Mitchell Parish, Benee Russell et Peter de Rose (New York) ;
  • Une autre de Jimmy Kennedy (Londres). Le nom de ce compositeur ne vous dit sans doute rien, mais sa chanson Istanbul not Constantinople (1953) a connu une seconde jeunesse il y a une dizaine d’années.
  • Et également une Coronation Song de Hubert J. Parker sans lieu ni éditeur.

Sauf que, voilà, Edouard abdique avant son couronnement officiel pour épouser Wallis Simpson. Son frère George VI est couronné l’année suivante.

Je n’ai trouvé aucune danse, musique ou chanson dédiée au couronnement de George VI. Sans doute les compositeurs ont-ils été pris de court.

Bref, les rebondissements dynastiques de cette période n’ont pas engendré autant d’enthousiasme parmi les éditeurs de musique que les couronnements précédents.

Irving Masloff et Paul Cunningham, The Coronation Waltz, Major Music Co., New York, 1936. for Edwadrd VIII
Irving Masloff et Paul Cunningham, The Coronation Waltz, Major Music Co., New York, 1936.

Les Coronation waltz d’Elisabeth II

Wallis Simpson a-t-elle interrompu la tradition centenaire des compositions dédiées aux couronnements royaux ?

Il semble que non !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette tradition a perduré jusqu’en 1953, date du couronnement d’Elisabeth II. En effet, deux danses au moins célèbrent cet événement.

V. Silvester et Alex Moore créent The Queen Elizabeth Waltz, sur une musique du même Silvester et Ernest Wilson. Il s’agit d’une séquence de 16 mesures.

L’Empire Society of Teachers of Dancing dédie à la souveraine une chorégraphie nommée Coronation Waltz, sur une musique de Christine Hurst et George Warren.

Du côté des musiques à danser, on n’est pas en reste avec :

  • A Waltz for the Queen. Television’s New Coronation Dance, de Harry S. Pepper et Kenneth Wright (Londres, 1953)
  • The coronation waltz, de Raymond Avella (1952). Le même compositeur propose The coronation melody.
  • En Nouvelle-Zélande, deux Johnny (Reine et May) composent The Windsor Waltz.
  • Toujours en provenance du pays des kiwis, une chanson : The Elizabeth Waltz, musique de Lorraine Barton, paroles de Lavinia Barton

Et enfin, pour changer des valses, un Coronation foxtrot composé par Grace C. William.

Analyse

Y a-t-il un lien entre les producteurs et la Couronne ?

John Charles White, The Coronation Quadrilles (…), White’s Music and Pianoforte Warehouse, Bath, 1821.

Je n’ai pas pu faire de recherche approfondie sur les presque cinquante compositeurs, paroliers et chorégraphes liés à des danses de couronnement.

Pourtant, il me semble qu’aucun d’eux n’a de lien direct avec la Couronne britannique. En effet, les artistes s’enorgueillissent souvent des titres du genre « directeur des bals de la Cour ». Aussi, s’ils ont bénéficié d’un patronage royal ou d’une commande, l’information se trouve toujours sur la partition.

Puisqu’aucun document consulté ne porte ce genre de mention, il faut supposer que les artistes ont agi seuls.

Mais du coup, pourquoi dédier une danse au nouveau souverain ?

Je pense qu’il s’agit d’un argument marketing. Les artistes et leurs éditeurs souhaitent bénéficier de l’engouement populaire pour les événements royaux. Ils n’ont alors pas besoin de beaucoup de publicité, puisque les journaux parlent déjà constamment du couronnement.

Les partitions jouent beaucoup sur cela :

  • Dédicace au souverain ou au couple royal
  • Portrait du souverain ou du couple royal
  • Iconographie « royale » : couronnes, roses (le symbole de l’Angleterre), monogrammes, drapeaux…
D. Henry Stewart, Royal Coronet Waltz, W. H. Paling & Co Ltd, Sydney (Australie), 1911, 3ème édition.

La Royal Coronet Waltz est un excellent exemple de ce marketing de la royauté. La partition est dédicacée comme suit « écrit en commémoration du couronnement de sa majesté le roi Georges V ». En-dessous, une photographie du roi couronné. Et pour bien marquer le coup, une couronne de chaque côté de la photo!

Par contre, l’auteur ne se vante d’aucune affiliation avec la Couronne. Il rappelle simplement deux de ses succès passés: « par D. Henry Stewart, compositeur des valses populaires ‘Verona’ et ‘Brilliante' ».

Dates et lieux de publication

Vous aurez remarqué que certaines partitions paraissent avant la date de couronnement. Il s’écoule en général une année entre le décès d’un souverain et le couronnement officiel du suivant. Les éditeurs de musique et les compositeurs ne perdent donc pas de temps et publient dès que possible leur air de couronnement.

Je pense qu’il y a aussi une sorte de course, pour être la première partition liée au couronnement sur le marché, et donc faire des ventes supplémentaires.

Les rois et reines britanniques ne règnent pas que sur le Royaume-Uni. Ils sont aussi les monarques de nombreuses colonies et anciennes colonies. Cela explique que j’aie retrouvé des partitions au Canada, en Australie et en Grande-Bretagne.

Les partitions américaines me surprennent un peu plus. Mais après tout, un couronnement royal est un événement glamour comme un autre. Et déjà au XIXe siècle, le monde entier se passionnait pour la monarchie britannique.

Tableau statistique

Graphique statistique des danses relevées comme "danses de couronnement" entre 1800 et 1955 coronation waltz
Graphique statistique des danses relevées comme « danses de couronnement » entre 1800 et 1955

Les chiffres que je donne ici sont à prendre avec précaution. Malgré mes efforts, je doute fortement que mon dépouillement soit complet. D’un autre côté, je ne pense pas que l’on va découvrir trente mazurkas de couronnement demain. C’est pourquoi je vais utiliser les chiffres pour dégager des grandes tendances.

La valse représente les ¾ des types de danses représentées. Elle mène la danse (haha) loin devant la marche et le two-step. Ce dernier contient les gavottes chorégraphiées de 1902, puisque c’est le pas de base de ces danses.

Les quadrilles et galops ferment le cortège, tandis que le hornpipe et la country dance sont loin derrière avec un seul représentant de chaque sorte.

La longévité de la valse bénéficie à cette danse. Même si, rappelons-le, la façon de danser la valse évolue drastiquement entre son introduction en Europe de l’Ouest au tout début du XIXe siècle et sa codification comme danse sportive dans les années 1950. « Valse » est donc un terme-parapluie qui englobe des manières de danser très diverses.

Quel succès pour les danses de couronnement ?

Pas de grand succès apparemment : danse d’une saison tout au plus. Seul les œuvres des Strauss sont encore jouées de nos jours.

Aucune des danses que j’ai retrouvées n’a gagné un succès durable. En-dehors des compositions des deux Johan Strauss, aucune des mélodies n’a été rééditée ou même re-jouée semble-t-il. Les bibliothèques ont conservé des enregistrements pour certaines œuvres, mais ceux-ci sont toujours contemporain de l’édition de la partition. Certaines partitions ont été éditées dans plusieurs pays, mais à nouveau, une seule édition, l’année du couronnement.

Ces éléments indiquent que les danses et mélodies de couronnement n’ont jamais gagné un succès durable. Il est cependant possible qu’elles aient connu un succès important au moment de leur parution. Autrement, comment expliquer que l’éditeur W. H. Broom publie une Coronation Waltz et une Coronation Barn Dance en 1902, et encore une Coronation Waltz en 1911 ?

Frances Isabella King, Prince Albert's Waltzes, Atwill, New York, 1840.
Frances Isabella King, Prince Albert’s Waltzes, Atwill, New York, 1840.

Conclusion

On le voit, les compositions musicales et chorégraphiques autour des couronnements royaux et impériaux britanniques constituent une tradition bien ancrée dans l’ensemble du Commonwealth.

Il serait particulièrement intéressant de voir si ce type de tradition existe (existait ?) aussi pour d’autres monarchies. C’est tout un champ de recherche nouveau qui s’ouvre. Il reste donc à parcourir les archives de France, de Belgique, d’Espagne, de Prusse, de Russie…

Je pense également que l’on peut remonter plus loin cette tradition. J’ai choisi – assez arbitrairement – de commencer mes sondages au 19e siècle, mais on peut sûrement remonter plus loin. Après tout, la tradition des hymnes de couronnement remonte bien à celui de Charles Ier, en 1626. Pourquoi la tradition de danses de couronnement ne remonterait-elle pas aussi loin ?

~~Un grand merci à Roger Hourant pour m’avoir aiguillée vers deux sources nouvelles.~~

~~ Special thanks to Nick Enge for his help with the Coronation Cotillion. ~~

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