La Belle Assemblée, caricature féroce de la danse sous la Régence anglaise
Et si on se détachait des manuels de danse pour étudier la caricature de danse ?
Les sources traditionnelles de l’histoire de la danse de société nous donnent une vision tronquée de la réalité. Les manuels et les recueils de danses nous décrivent un monde idéal, où la danse est l’Art par excellence, dont découlent tous les autres. Par exemple, Wilson, en 1808, écrit :
« In short, Dancing is the most enchanting of all human amusements, it is the parent of joy, and the soul and support of cheerfulness (…) »
« En résumé, la danse est le plus envoûtant de tous les plaisirs humains, c’est le parent de la joie, et l’âme et le soutien de la gaieté (…) »
Thomas Wilson, An Analysis of Country Dancing (…), W. Calvert, Londres, 1808.
Les romances historiques, tant les films que les livres, participent aussi à ce cliché du bal féérique, où les danseurs glissent mollement sur le parquet pendant que l’héroïne impressionne le jeune premier.
Mais ce n’est voir qu’une seule face de la médaille. A côté de cette littérature plus que favorable à la danse, il existe aussi de nombreux ouvrages anti-danse. La bibliothèque du Congrès en offre un excellent panorama.
Et puis il y a la caricature : quoi de mieux que l’humour pour critiquer intelligemment les passe-temps de la société ?
Ces dessins humoristiques, exagérés nous offrent un regard différent sur la danse de salon. Un discours plus réaliste peut-être que celui des maîtres de danse. Là où le manuel de danse va insister sur la bienséance, l’élégance de la chorégraphie, la caricature va mettre en exergue le moindre défaut, la moindre critique.
La caricature se base sur le vécu et l’expérience. Elle complète ainsi formidablement le discours très théorique des livres de danse.
Quel regard porte le caricaturiste George Cruikshank sur la danse de société au début du XIXe siècle ? Et d’abord… George qui ?
Qui est George Cruikshank ?
George Cruikshank (1792 – 1878) est l’un des plus grands caricaturistes anglais. C’est même le principal de la fin de l’époque géorgienne.
Très jeune, le caricaturiste devient célèbre, et même redouté par ses « cibles », qui sont prêtes à le payer pour éviter ses coups de crayon mordants.
Ainsi, en 1820 – il n’a alors que 28 ans, Cruikshank reçoit la somme considérable de cent livres, contre la promesse de ne pas représenter le roi George IV dans « une situation immorale ». Cela représente le salaire annuel d’un commis de bureau. Une belle somme pour ne pas travailler !
En 1817, George Cruikshank produit plusieurs séries de caricatures sur le sujet de la danse. Je comptais en présenter plusieurs dans cet article, mais la première œuvre m’a déjà fait dépasser les deux mille mots. Je préfère donc reporter l’analyse des autres gravures à d’autres articles. Rendez-vous ici pour les élégances du quadrille et ici pour une leçon de danse.
L’illustration d’aujourd’hui offre un point de vue précieux sur la variété des danses pratiquées pendant la Régence anglaise.
La Belle Assemblée, or Sketches of characteristic dancing
L’œuvre qui nous intéresse est une grande eau-forte (environ 60 x 20 cm) publiée le 31 août 1817. Son titre : La Belle Assemblée, or Sketches of characteristic dancing, soit « Esquisse de danse caractéristique ».
La Belle Assemblée, en français dans le texte, un célèbre magazine féminin du début du 19e siècle. Cette publication se destinait à un public féminin aisé et à la mode. Le titre souligne l’harmonie du groupe de danseurs. Il est finalement assez ironique, nous y reviendrons.
Dans cette caricature qui fourmille de détails, Cruikshank nous offre un panorama de la danse nationale en Europe. L’œuvre comprend trois zones : les danseurs, la galerie de tableaux et le balcon. Commençons par le balcon, voulez-vous ?
Au balcon
Au milieu du balcon trône la muse de la Danse, Terpsichore. C’est facile de l’identifier : elle tient une banderole à son nom. Le ton est donné : la caricature parlera de danse.
L’autre banderole arbore le texte célèbre : « On the light fantastic toe ».
Ce vers vient du poème L’allegro de John Milton, publié en 1645. La phrase complète se lit : « Come, and trip it as you go / On the light fantastic toe. » – soit « Venez, et glissez au fur et à mesure / Sur un orteil léger et sophistiqué ». De nombreux auteurs ont cité ce passage au fil du temps, et petit à petit l’ont raccourci en « Trip the light fantastic ».
Cette expression est encore utilisée de nos jours pour désigner une danse habile. Non seulement on parlera de danse, mais pas n’importe laquelle : une danse belle, maîtrisée, travaillée.
Sous la banderole, de nombreux musiciens (violonistes, harpiste, bassiste…) laissent couler leurs notes sur les danseurs.
La plupart des assembly rooms et salles de bal ont un balcon similaire pour accueillir les musiciens. Celui-ci se distingue par sa fresque de danseurs, parmi lesquels se trouve Arlequin. La danse est vraiment partout dans ce dessin !
Les danseurs
A l’étage inférieur, les danseurs usent leur énergie dans des danses variées, nous offrant un véritable tour d’Europe de la danse. Les reconnaissez-vous toutes ?
A l’extrême-gauche, nous trouvons le maître à danser dans une deuxième position parfaite. Il tient à la main sa pochette, l’instrument qui permet à coup sûr d’identifier les maîtres de danse. La pochette, c’est un petit violon qui permet de jouer tout en dansant et en enseignant. De plus, la petite caisse de résonance de l’instrument permet de ne pas déranger les voisins pendant les leçons.
Remarquez comme le maître de danse a l’air dépité !
Country Dance – Contredanse anglaise
Le premier groupe de danseurs représente la Country Dance, ou contredanse anglaise. Quatre danseurs réalisent la figure du Right hand across (moulinet main droite), pendant que le couple du fond est au repos.
Pourquoi représenter six danseurs si seulement quatre sont en mouvement ?
Au début du 19e siècle, une forme de Country Dance domine largement dans les bals : le longway triple minor set. Il s’agit d’une contredanse en colonne dont l’unité de base est un groupe de trois couples. C’est pourquoi Cruikshank représente six danseurs.
Dans ce type de danse, il arrive très fréquemment que le troisième couple de fasse rien d’intéressant – voire parfois rien du tout ! Le dessin est donc particulièrement cohérent avec les usages de l’époque.
Scottish reel – Reel écossais
En continuant notre lecture vers la droite, nous rencontrons trois danseurs identifiables au premier coup d’œil. Ce sont des danseurs de reel écossais, reconnaissables au kilt du danseur, et aux écharpes en tartan des danseuses.
Le reel est une danse pour trois ou quatre danseurs. Elle se compose de deux parties : le stepping, où l’on rivalise d’inventivité et d’agilité dans le jeu de jambes, et la hey, où l’on parcourt une trajectoire en forme de 8 avec ses partenaires.
Le reel est une danse traditionnelle écossaise, particulièrement populaire en Angleterre au tournant des 18e et 19e siècles. Jane Austen fait d’ailleurs mention du reel dans Orgueil et Préjugés, lorsque Mr Darcy demande à Elizabeth Bennet si elle est d’humeur à danser le reel.
Irish Jig – Gigue irlandaise
Les trois danseurs suivants sont irlandais. La couleur verte de la robe de la danseuse est un indice.
Le couple danse une gigue. Cette danse typique d’Irlande et d’Ecosse permet de montrer des pas complexes.
Attention, dessin orienté ! Cruikshank est un patriote convaincu. Il reprend ici à son compte un sentiment anti-Irlandais, né à la suite de la rébellion irlandaise de 1798. Il dépeint systématiquement les Irlandais comme des ivrognes violents à moitié sauvages.
Le dessin accentue bien ces deux éléments : l’homme tient une bouteille à la main – sans doute du whiskey… en tout cas pas de l’eau ! L’enfant boit un verre de la même boisson. Il brandit un shillelagh, une canne de combat typique.
La Minuet – Le menuet
Au centre de la caricature, un couple élégant danse le menuet, « la reine des danses, et la danse des Reines » comme l’appelle Maupassant. Cette danse, née au milieu 17e siècle, reste encore 150 ans plus tard la danse privilégiée pour ouvrir le bal, selon les manuels de danse.
Cruikshank montre le raffinement de la danse en lui offrant beaucoup de place : à lui tout seul le menuet occupe plus de place que les huit danseurs du quadrille ! L’aspect cérémoniel de la danse est souligné par la sabre au flanc de l’homme, et par la traine de la robe de la dame. Elle est la seule à en porter une, sur 14 femmes représentées.
Remarque de Catherine et Pascal Pécriaux: « le danseur de menuet porte non un sabre, arme purement militaire (et incongrue dans un salon) mais une épée de cour (« dress sword » en anglais), accessoire (civil) obligé de l’habit de cour. Néanmoins, il est surprenant de la garder pour danser, mais c’est sans doute l’esprit de la caricature de représenter un personnage qui ne renonce à rien de ce qui distingue son rang social…«
Pour accentuer encore le caractère raffiné du menuet, Cruikshank crée un contraste fort avec les danseurs grossiers placés de part et d’autre du couple. A droite, la Gigue irlandaise dont j’ai déjà parlé. Et à droite, la Valse, la danse scandaleuse du début du 19e siècle.
German Waltz – Valse allemande
Cruikshank fait peu de cas des valseurs. On pourrait facilement perdre de vue ce couple serré entre le menuet et le quadrille. Les valseurs sont franchement laids, et en surpoids. La danseuse a les cheveux rassemblés en un chignon strict, sans les bouclettes qui ornent les autres coiffures de l’assemblée.
D’autres caricature grinçantes de Cruikshank montrent également des valseurs dégénérés, obscènes, mal assortis. Beaucoup de ses contemporains partagent cet a priori d’une valse vulgaire et dépravée : la valse met plus de 30 ans à être acceptée dans les bals, et ne le sera véritablement que sous le règne de la reine Victoria (1839 – 1901).
Cette arrivée difficile sur les parquets de danse s’explique par deux facteurs. D’abord, la proximité – la promiscuité ? – entre les danseurs. Les valseurs sont proches l’un de l’autre, ils se touchent les épaules, le dos, les hanches… De tels contacts chamboulent les habitudes des autres danses !
D’autre part, la valse est une danse tournante. Depuis la Renaissance (au moins), on considère que le tournis est extrêmement dangereux. Avoir « la tête qui tourne » pourrait déclencher toutes sortes de maladies, en particulier chez les dames.
French Quadrille – Quadrille français
Le groupe suivant danse le quadrille, la danse française à la mode, qui concurrence dangereusement la Country Dance. Le quadrille se constitue aux alentours de 1800, sur base de la contredanse française ou cotillon.
La zone consacrée au quadrille est sans doute la plus compliquée à analyser, car c’est la plus encombrée. Il faut dire que ce n’est pas facile de représenter huit danseurs en pleine action sur environ 9 cm de large.
Néanmoins, j’ai tenté d’identifier la figure en cours et une vérité m’a frappée de plein fouet. Vous voyez de quoi je parle ?
Les positions cavaliers – cavalières sont inversées.
Les hommes du quadrille se trouvent à droite de leur partenaire, contrairement à l’usage. J’ai d’abord pensé que cela venait de la technique de gravure, puisqu’il faut graver en négatif pour imprimer en positif. Pourtant, les danseurs de country dance sont « à l’endroit ».
De plus, les autres œuvres de Cruikshank montrent bien le cavalier à gauche. Donc je n’ai pas d’explication autre qu’une distraction de l’artiste. Toutes vos hypothèses sont les bienvenues.
Je pense cependant savoir quelle figure est représentée. C’est assez aisé, puisque le meneur (l’homme en pantalon bleu ciel et habit rouge) et sa dame vis-à-vis (en robe aubergine) sont à la place l’un de l’autre. Il s’agit de l’Eté, au moment où les deux figurants ont traversé et chassent d’un côté et de l’autre. Il pourrait aussi s’agir de la Poule, à la fin du tour de main initial, mais ce n’est pas le moment le plus marquant de la figure.
Plusieurs lecteurs et lectrices m’ont fait remarquer que la dame en vert olive est également en mouvement. Ce ne serait donc pas l’Eté, mais la Trénis qui est représentée.
Spanish boliero – Bolero espagnol
On reconnaît – difficilement, je vous l’accorde – l’origine de ces danseurs à leurs castagnettes. Ils sont espagnols et dansent le bolero.
Cette danse à trois temps emprunte des éléments à la contredanse française autant qu’à la sevillana. Apparue à la fin du 18e siècle, elle connaît un succès considérable et donne naissance à la danse académique espagnole.
Les tenues des danseurs – la danseuse seins nus, l’homme en habit particulier, le bicorne au sol – mériteraient qu’on les étudie plus en profondeur.
Remarque de Catherine et Pascal Pécriaux: « L’Espagnol porte une tenue qui n’est pas un uniforme, mais un costume austère dans sa couleur, vieillot dans sa coupe (qui évoque le pourpoint du Siècle d’Or espagnol), avec coiffure et moustache tout aussi à l’ancienne. C’est la mode des nostalgiques de la grandeur de l’Espagne méfiants, voire hostiles, à l’égard de tout ce qui dénote une influence étrangère.«
Après le siècle d’or (XVIe-XVIIe siècle), l’Espagne connaît une longue et lente décadence, avec la perte inéluctable de ses colonies (perte de la Floride, 1763; d’une partie de St-Domingue, 1795; de la Louisiane, 1800; indépendance des colonies d’Amérique latine dès 1810). L’Espagne, très attachée à son passé colonial, va rater le coche des Lumières et de la révolution industrielle.
On comprend donc que les Espagnols soient représentés comme vieillots et nostalgiques. Cruikshank utilisent ces mêmes habits, qui rappellent ceux de Don Quixote, dans une gravure de 1808. Il s’y moquait de l’Espagne, devenue un état vassal de la France sous le règne de Joseph Bonaparte.
Quand aux seins nus de l’Espagnole, Yves Schairsée a repéré un indice dans le Manuel complet de la danse, de Carlo de Blasis (1830): « Presque toutes les danses espagnoles, comme le bolero, (…) sont imitées du fandango ou de la chica : c’est pourquoi elles ont toute la volupté (je pourrais même dire l’indécence) qui caractérise leur modèle.« . Le boléro serait donc considéré comme immoral.
Ballet italienne – Ballet italien
Le ballet italien est représenté par un couple en position d’arabesque, sur la pointe des pieds. Ils tiennent une guirlande de fleurs, un attribut typique des danseurs professionnels au 18e siècle. Leur caractère italien en souligné par la présence d’un petit chien – un lévrier italien.
La danseuse est seins nus… Sa petite tenue est-elle une référence à l’immoralité proverbiale des danseuses professionnelles ?
Après avoir étudié minutieusement tous les danseurs représentés, on se demande quel regard porte l’artiste sur eux. Quelques groupes sont clairement critiqués, comme les Irlandais et les Allemands. Cependant, on ne comprend pas au premier coup d’œil le message profond de l’ensemble. Et vous pensez certainement que j’ai sur-vendu le côté « caricature » de l’œuvre!
La galerie de peintures – Le cœur de la caricature
Pour mieux apprécier le message de la caricature, il faut lever les yeux. Les murs de la salle de bal sont en effet ornés de six peintures. Cette mise en abîme va nous éclairer sur l’opinion de Cruikshank sur les disciples de Terpsichore.
Première série de tableaux : à gauche du balcon
La première toile est surtitrée Dancing dogs (« Chiens dansant » ou « savants »). Cinq chiens s’y dressent fièrement sur leurs pattes arrière, obéissant au fouet de leur dresseur.
La peinture suivante s’intitule Dancing Bear (« Ours dansant »). Un dompteur fait son numéro, avec son ours tenu en chaîne et son petit singe.
La troisième et dernière peinture de la série de gauche répond au titre Dancing Horse (« Cheval dansant »). Dans un théâtre équestre, un dresseur et son cheval se produisent. Un clown se tient derrière eux.
Les trois premières peintures nous donnent déjà le ton. Cruikshank voit les danseurs du rez-de-chaussée comme des animaux savants. Ils ont appris des poses et des tours pour épater la galerie, mais ils restent des animaux sauvages. La caricature est féroce pour les danseurs humains.
Seconde série de tableaux : à droite du balcon
La seconde partie de la galerie de portrait est encore pire, voyez plutôt.
D’abord, une Rope dancer, une équilibriste, monte à la corde raide. Un numéro de cirque impressionnant mais dangereux. Cruikshank continue sa métaphore sur les numéros de cirque.
Il y ajoute la notion de danger. Danger physique pour l’acrobate, danger plutôt moral pour les danseurs. Ce tableau se trouve près des valseurs, qui mettent sans hésiter leur vertu et leur réputation en danger.
Dans l’avant-dernière vignette, un docteur bedonnant examine un malade atteint de chorée (St Vitus’s dance ou « danse de Saint-Guy »). Cette maladie touche le système nerveux et provoque des mouvements involontaires et non coordonnés.
L’artiste compare donc les danseurs à des malades, qui ne contrôlent plus leurs gestes. Absolument charmant.
On atteint l’apothéose de la caricature dans la dernière toile, intitulée Dancing Mad (littéralement « danser fou », soit « se tordre de douleur »). Deux hommes se contorsionnent sous l’effet de la tristesse et du désespoir. La cause de ces sentiments est leur ami, qui danse… pendu au bout d’une corde, comme dit l’expression. Les mouvements de danse sont comparés à des gestes involontaires, profondément négatifs… voire mortels. Ces gens (les danseurs) sont fous, juste bons à pendre.
Si l’opinion de Cruikshank n’était pas claire au premier coup d’œil, elle ne laisse aucun doute une fois que l’on a examiné cette partie de la caricature. L’artiste porte un jugement extrêmement sévère sur tous les styles de danse de son temps.
Conclusions: une caricature subtile
Malgré les reproches violents qu’elle contient, La Belle Assemblée est un témoignage précieux sur la danse de société en Europe au début du 19e siècle. Les différentes danses sont soigneusement dessinées, ce qui permet d’apprécier les variations de style de chacune.
Cruikshank présente plusieurs facettes de la danse nationale, avec des relents nationalistes (notamment dans sa représentation de la jig irlandaise) et réactionnaire (la valse allemande). Grâce à un système de « tableaux moqueurs », l’artiste compare les danseurs aux animaux de cirque, qui ont appris quelques tours d’adresse, mais qui n’en restent pas moins sauvages. Leur passion pour la danse est comme une maladie, elle provoque des sentiments exagérés et répréhensibles.
Moira Goff m’a soumis l’idée que cette gravure puisse représenter des types de danses que l’on pouvait voir sur scène, à Londres, à la même époque. C’est une idée qui se tient, en particulier considérant les danses de la droite du panorama (ballet italien, bolero espagnol). D’un autre côté, l’hypothèse que Cruikshank parle des danses de bal est solide également. J’en veux pour preuve la présence du maître à danser, et la configuration du lieu, qui évoque bien plus des Assembly Rooms qu’une scène de théâtre.
L’ingéniosité de Cruikshank réside dans l’expression subtile, mais acerbe de sa critique. Au premier coup d’œil, on ne voit qu’une série de danseurs gentillette. La caricature arrive dans un second temps, elle n’est pas frontale. L’artiste reprendra ce principe de « tableaux moqueurs » dans d’autres caricatures dédiées à la danse, cela fera l’objet d’un autre article.
Le titre, La Belle assemblée, sonne maintenant comme une moquerie. Ah ! La Belle assemblée que voilà !
2 commentaires
Chris
Superbes commentaires très intéressants et très ludiques. Merci beaucoup pour le partage
Sandra Stevens
Merci à vous! A bientôt!