Qu’est-ce que cela signifie de « faire de la danse historique » aujourd’hui?
Pour répondre à cette question, je m’entretiens avec Yvonne Vart, spécialiste de la danse de bal des 18e et 19e siècles. Membre fondateur de l’association Révérences en 1984, elle est une chercheuse et une enseignante reconnue.
Pour ses recherches, Yvonne Vart a parcouru tous les recoins de la bibliothèque de l’Opéra, tandis qu’elle se rend régulièrement à l’étranger (Russie, USA) et partout en Europe pour enseigner la danse. Elle anime aussi régulièrement des bals 19e. Yvonne Vart aime aussi à créer, à mettre en scène la danse, autant pour des spectacles que pour des tournages des cinéma.
Comment as-tu découvert la danse ancienne ?
J’étais professeur de musique. En 1978, j’ai eu l’opportunité de suivre un stage de danses Renaissance, dans l’idée de m’aider dans l’interprétation de cette musique pour la flute à bec. C’est là que j’ai rencontré Alain Riou, qui enseignait le folklore à Vienne, et les danses Renaissance au sein de l’association « La Lionnaise ». Je l’ai suivi dans cette association où l’on pratiquait la danse Renaissance, la danse provençale sous l’appellation erronée de « batellerie » et les bourrées.
C’est en découvrant le livre de Jean-Michel Guilcher que nous avons eu envie de faire de la recherche de qualité.
Alain et moi, nous nous sommes lancés dans la recherche, initiés par Mme Decitre, la responsable de l’association, qui en faisait déjà un peu superficiellement. En découvrant le livre de Jean-Michel Guilcher sur les contredanses, nous avons découvert une autre analyse et eu envie de faire de la vraie recherche de qualité.
Nous avons quitté « La Lionnaise » en 1983 et fondé Révérences, un groupe entièrement dédié à la danse historique. Certains répertoires étaient déjà fort étudiés, comme la Renaissance avec Sophie Rousseau, la contredanse anglaise avec Cécile Laye, le baroque avec Francine Lancelot… Mais les danses de bal des 18e et 19e siècles n’étaient pas du tout abordées.
Nous avons donc pris comme sujet de recherche l’évolution de la contredanse, sa transformation en quadrille, et toutes les danses qui gravitent autour d’elle : le menuet et l’allemande pour le 18e siècle, la valse pour le 1er empire, et, à partir de 1844, la polka et toutes les danses de couples. Notre recherche s’étend jusqu’à la Belle Époque.
Qu’est-ce qui t’a attirée dans la danse ancienne ?
Tant de choses ! La danse proprement dite. La relation sociale. La recherche, qui m’a passionnée.
Alain et moi montions à Paris, à la bibliothèque de l’Opéra ou à la Bibliothèque Nationale, dès qu’il y avait des vacances scolaires. Découvrir des documents d’époque et reconstituer les danses, cela nous a passionné. Ce travail fut, intellectuellement et physiquement, très intéressant.
Tu as créé le groupe Révérences, peux-tu nous en parler ?
Nous avons créé officiellement l’association en 1988, et je danse encore avec certains membres de la Lionnaise! Le but de Révérence est de « ressusciter et maintenir les danses anciennes, et par là combler les lacunes dans la connaissance historique d’un aspect de nos sociétés ».
Grâce à la confiance de Michelle Nadal, nous avons vécu notre premier grand bal et cette idée fera son chemin.
Une des grandes rencontres après celle d’Alain, a été celle de Michelle Nadal. La biennale de la Danse l’avait invitée en 1988, à organiser un grand bal 19e siècle à la Préfecture de Lyon. Nous avions déjà nos costumes Second Empire et elle nous a donc invités, sans nous connaître, à y participer. Grâce à sa confiance, nous avons vécu notre premier grand bal et cette idée fera son chemin.
Autre date importante, l’année 1989 : à cette occasion nous avons souvent présenté les danses de la Révolution française, que nous avions ajoutées à notre répertoire. Cette même année, nous sommes montés à Paris, toujours grâce à Michelle Nadal, pour enseigner. Nous y avons créé l’association Carnet de Bals.
Alain et moi avons continué les recherches, et les rencontres. Grâce à une amie, Yumiko, j’ai même enseigné au Japon en 1992. Malheureusement, Alain n’a pu m’y accompagner et à mon retour, il était décédé.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là?
J’ai décidé, avec l’appui des danseurs de Révérences, de continuer l’association, la recherche et les voyages à Paris pour Carnet de bals. Le groupe parisien a essaimé, et j’ai été appelée à enseigner pour différents groupes français et étrangers. La création du cercle Terpsichore en 2011 a permis de relier toutes ces associations, toujours dans l’idée d’organiser des bals. Le cercle a organisé trois grands bals à Vienne, Prague et Karlovy-Vary. Des bals avec un orchestre, ce qui est assez rare ! Car en général, les bals de reconstitution se dansent sur enregistrement.
Révérences s’est aussi progressivement doté de costumes Louis XVI (suite à notre déchiffrage et publication des allemandes de Dubois), 3e république, 1900, restauration et 1er Empire. Malheureusement, nous avons peu d’occasions de nous produire en spectacle. D’autres groupes provinciaux montent sur scène plus souvent que nous. On peine à se faire connaître sur Lyon, malgré notre participation à plusieurs films (L’élève, Les destinées sentimentales…). Nul n’est prophète en son pays !
La recherche, selon Yvonne Vart, c’est quoi?
Ma recherche s’appuie sur trois piliers :
D’une part, j’ai fait des études scientifiques. J’ai étudié la physiologie animale pendant cinq ans à la faculté des sciences de Lyon. Si l’objet de ma recherche a beaucoup changé, j’ai mis la démarche scientifique au service de la recherche en danse. L’esprit scientifique et sa méthodologie, m’ont beaucoup aidée.
La deuxième chose, c’est l’expérience musicale. Certains chercheurs en danse ou chorégraphes ne sont pas formés à la musique, mais je trouve cette connaissance très utile. Par exemple, avec Françoise Bois-Poteur, nous créons une base de données musicales. Elle recense les incipits musicaux de la fin du 17e et du 18e siècles. En comparant les musiques, nous pouvons trouver la source de certains airs de contredanses dans des opéras ou œuvres musicales d’auteurs connus. Sans la lecture de la musique, nous ne pourrions pas faire ce travail. De plus, je pense que la connaissance du rythme est fondamentale pour la compréhension, la notation et l’enseignement des danses.
Le troisième pilier, c’est la connaissance préalable de la danse traditionnelle et folklorique pour la reconstitution. Par exemple, la connaissance des ländlers traditionnels allemands et autrichiens nous a beaucoup servi pour reconstituer les allemandes du 18e siècle qui en sont issues. Pour le 19e siècle, beaucoup de danses de couples se retrouvent dans le folklore français ou étranger. Par exemple, on connaît le Pas de trois de Giraudet, sous le nom de Cochinchine dans les bals traditionnels. Un autre exemple: la Scottische vendéenne de Giraudet, identique à la Scottiche à sept pas suédoise. Cet apport a été grandement utile pour déchiffrer beaucoup de chorégraphies de la 2e moitié du 19e siècle.
Quels genres de sources utilises-tu et où les trouves-tu ?
Quand j’ai commencé, avec Alain Riou, nous montions à Paris dans les bibliothèques. Nous avons recopié beaucoup de documents à la main, car les photocopies étaient chères, pas toujours de bonne qualité ou même interdites. Ainsi, nous avons amassé beaucoup de matériaux pendant plus de 10 ans. J’ai aussi acheté de la documentation, des livres anciens dans les foires au livre. J’ai beaucoup accumulé: 20 ou 30 classeurs noirs, remplis de photocopies de contredanses ! Maintenant, je me rends moins en bibliothèque, et j’utilise tout ce matériel.
Je reste cependant attentive aux nouvelles découvertes. Les danseurs de Révérences et moi avons travaillé sur des sources récemment découvertes. Parmi elles, les contredanses des années 1720-1730 du livre de Lavigne. On l’appelle aussi dit recueil de Durlach, du nom de la bibliothèque allemande où il a été trouvé. Nous avons aussi travaillé sur le Brives, un recueil d’allemandes édité à Toulouse.
Est-ce important de rencontrer d’autres chercheurs, d’échanger avec eux ?
Oui, bien sûr !
Je partage de bon cœur tout le travail que j’ai fait. La confrontation d’idées avec les autres chercheurs est importante et enrichissante.
J’échange en ce moment avec Guillaume Jablonka, qui travaille sur les allemandes de Brives. Ayant connaissance de notre publication de 1991 sur les allemandes de Dubois, et de stages donnés à Paris, il m’a contactée. Je vais partager avec lui le travail que j’ai déjà réalisé ; je n’ai jamais agi dans un but lucratif, puisque j’ai toujours enseigné professionnellement la musique. Donc, je partage de bon cœur tout le travail que j’ai fait. Et la confrontation d’idées avec les autres chercheurs est importante et enrichissante. C’est de cette façon que la recherche progresse.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la recherche ?
Ce n’est pas facile de donner des conseils, car les moyens ont beaucoup évolué. Quand j’ai commencé la recherche, je rédigeais des fiches à la main, et recopiais toutes les notes prises en bibliothèque. Maintenant j’utilise bien sûr l’outil informatique. Actuellement les chercheurs ne sont plus forcés de monter à Paris ou de courir les bibliothèques car beaucoup de documents sont accessibles en ligne. Il ne faut pourtant pas que cela occulte d’autres sources non numérisées.
Je suggérerais de ne pas hésiter à partager les connaissances et à demander l’information. Ceci permet d’éviter de refaire le travail qui a déjà été fait, pour gagner du temps, accéder plus facilement aux documents et travailler en collaboration.
Est-ce que ta recherche a influencé la façon dont tu pratiques la danse ?
Ma pratique de la danse a influencé ma recherche, et réciproquement.
Une recherche qui serait uniquement théorique – même si cela existe et est utile – n’aurait pas beaucoup de sens pour moi. L’expérimentation est importante, il faut savoir « mettre sur pied » et donner quelque chose de physique à la reconstitution,
C’est comme lorsque l’on crée une chorégraphie, il faut expérimenter pour se rendre compte que certaines propositions ne sont pas réalisables.
Donc pour moi, la recherche et la pratique sont vraiment complémentaires.
Comment peut-on représenter la danse ancienne pour un public actuel ?
Je me souviens qu’Alain avait horreur des effets scéniques faciles et trop spectaculaires. Cette figure des « femmes volantes » dans les bourrées, par exemple, qui provoque à coup sûr des applaudissements, le mettait hors de lui.
Voir un spectacle de danse ancienne, c’est comme aller au musée ou visiter des lieux historiques.
Avec Révérences, nous avons toujours essayé d’appliquer la recherche et de pas trop extrapoler. Nous voulons présenter au public l’objet de notre reconstitution sans trop le transformer, sous prétexte de plaire.
Voir un spectacle de danse ancienne, c’est comme aller au musée ou visiter des lieux historiques, on n’y voit pas uniquement des œuvres faciles. Il y a une partie didactique, pour que le public apprenne à apprécier l’authentique. Bien sûr, je mets en scène certaines danses, mais j’essaie toujours de rester fidèle à l’original, et de faire revivre l’Histoire plutôt que chercher le spectaculaire, même si c’est parfois difficile.
C’est plus facile pour Révérences de respecter ces principes car nous ne gagnons pas notre vie avec le spectacle de danse, contrairement à certains professionnels qui doivent faire des concessions.
Quelle est la place de la création en danse ancienne ? Crées-tu des danses pour le spectacle, pour le bal ?
Dans un bal 19e, on n’est jamais complètement historique. Sinon, en costume Napoléon III, on danserait énormément de quadrilles français, séparés seulement par une ou deux valses ou polkas. Les danseurs d’aujourd’hui n’y prendraient pas autant de plaisir.
Une création doit pouvoir passer pour une danse d’époque
J’ai chorégraphié un certain nombre de danses dites « d’animation », avec des changements de partenaires, un peu dans l’idée du cotillon et de la fantaisie, deux styles de danses attestés historiquement. Je le fais d’une part pour l’enseignement, pour élargir le répertoire, mais aussi pour proposer des danses faciles et plaisantes à exécuter dans un bal.
J’aime beaucoup créer des chorégraphies. Je prépare d’ailleurs une chorégraphie à 10 figures pour 10 danseurs (la Décadienne) qui sera présentée à l’occasion du bal des 10 ans de l’association « Le Quadrille français ».
Par contre, si Révérences présente une création en spectacle, on signale clairement que c’est une chorégraphie moderne. Nous avons par exemple travaillé avec un orchestre qui jouait Amour et printemps – musique pour laquelle il n’existe pas de chorégraphie d’époque. J’ai donc créé une chorégraphie adaptée, avec des figures et des pas qui existaient à l’époque. Une création doit pouvoir passer pour une danse d’époque.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’enseigner ?
Je suis donc pédagogue de métier, mais aussi par passion.
J’ai été formée à la pédagogie par Henri Bonnet, directeur d’une école de musique associative utilisant les méthodes actives. J’en fus l’élève, puis j’y ai enseigné entre autres le violon, la flûte et la danse. C’est lui qui nous a permis de disposer de locaux de répétition pour Révérences, nous y étions « en résidence » comme l’on dit aujourd’hui.
Je suis donc pédagogue de métier, mais aussi par passion. J’aime l’idée de la transmission, j’ai toujours eu plaisir à enseigner.
Pour revenir à la danse historique, pendant longtemps, j’étais en vadrouille pratiquement tous les week-ends pour des stages en France et à l’étranger. Je l’avoue, c’était parfois pesant d’être sans arrêt sur les routes et dans le train. Mais le dimanche soir, les gens étaient tellement heureux du moment qu’ils avaient passé, de ce qu’ils avaient appris ! C’était le meilleur des remerciements. J’oubliais alors la fatigue, tant cela me faisait chaud au cœur que tous ces gens me remercient de cet apport, et de ce moment convivial que nous avions passé ensemble.
Est-ce que tu as rencontré des difficultés dans l’enseignement de la danse ?
Pas vraiment.
Parmi les danseurs, il y a toujours une variété de cas : les danseurs qui se croient très bons et qui ne le sont pas forcément, ceux qui ont deux pieds gauches, etc (rires).
Je suis relativement patiente et j’essaie de trouver différentes approches, adaptées à chaque personne. En abordant la difficulté par plusieurs biais, on arrive toujours à trouver la façon d’expliquer pour que cela parle à chacun. Tout le monde peut progresser, même si tout le monde ne deviendra pas un excellent danseur.
Quelle est la philosophie pour ton enseignement ?
Je me fais plaisir, alors il faut que les autres se fassent plaisir aussi.
La qualité est importante à mes yeux. J’aime beaucoup la précision au niveau des pas.
Je ne veux pas dénaturer la danse pour la rendre plus facile.
Je ne vais pas transiger, ni baisser le niveau pour que ce soit plus facile. J’essaie que tous arrivent vraiment à faire les choses justes. Et lors des bals, je suis toujours surprise, dans une immense salle, de voir des quadrilles où tout le monde est aligné et ensemble. C’est assez extraordinaire !
J’ai vu une vidéo où des jeunes dansaient le quadrille dans la rue. Cela ressemblait vaguement à un quadrille français, ils s’amusaient bien, mais personnellement ça ne m’intéresse pas de danser ou de faire danser ainsi.
La qualité des pas, du mouvement, c’est important. C’est pourquoi je ne veux pas dénaturer la danse pour la rendre plus facile.
Le groupe Révérences est arrivé à un certain degré d’exigence. Nous aimons que les choses soient belles, justes, bien réglées, même si ce n’est « que » pour un spectacle dans une maison de retraite.
Des conseils pour devenir un bon professeur ?
Avant tout il faut savoir analyser les danses afin de pouvoir les expliquer précisément. Dire « faites comme moi » ne suffit pas.
Ensuite, la patience est une vertu, et il faut aussi savoir faire confiance aux élèves, être convaincu(e) qu’ils peuvent y arriver.
Je conseillerais de chercher plusieurs approches, entre autres tactiles : aider quelqu’un en lui tapotant l’épaule par exemple, ou ne pas hésiter à danser avec un élève pour lui faire sentir le mouvement, le rythme, etc.
Et il faut surtout aimer ce que l’on fait et vouloir partager sa passion.
Des astuces pour devenir un bon danseur ?
Devenir un « bon danseur » demande de la pratique, de la persévérance, de l’exigence.
Développer son oreille musicale est un bon début. Devenir un « bon danseur » demande de la pratique, de la persévérance, de l’exigence avec soi-même. Cela requiert aussi de la confiance en soi.
Et bien sûr, il faut écouter le professeur !
L’important en bal, même si l’on n’est pas un bon danseur, c’est de participer et de trouver son plaisir, mais aussi de ne pas gêner les autres, et d’avoir conscience de ses limites.
C’est frustrant de voir des couples qui, à l’annonce d’une chorégraphie qu’ils ne connaissent pas, se mettent quand même dans le cercle se disant qu’ils vont y arriver. Finalement, ils ne prennent pas de plaisir et ils gênent les autres de surcroit. Si certains veulent participer à plus de danses, qu’ils les apprennent !
Le bal, qu’est-ce que ça représente pour toi ?
C’est d’abord un moment convivial où l’on a la joie de retrouver des amis qui partagent la même passion, et en ce moment cela nous manque tellement !
Les bals sont des moments extraordinaires, c’est le mot. Ce sont des temps « hors-sol » où l’on essaie que tout soit « d’époque » : la danse, les costumes, les salles, la boisson, la restauration… J’aime voir l’émerveillement de ceux qui découvrent pour la première fois une telle expérience. C’est souvent, pour eux, comme un rêve qui se voit réalisé.
Je ressens une certaine fierté à voir des gens que j’ai connu débutants, et qui maintenant savent bien danser.
Depuis la création du Cercle Terpsichore, qui fédère de nombreuses associations dans lesquelles j’enseigne (avec des danseurs italiens, suisses, belges…), nous nous retrouvons régulièrement de bal en bal. Ces moments de convivialité sont toujours extraordinaires.
Le bal est aussi gratifiant pour moi par la vision de toutes ces danseurs qui savent valser, polker, faire des quadrilles… On ne cherche pas alors la perfection, mais quel plaisir de voir 150 personnes interprétant à l’unisson une chorégraphie, dans la joie et la satisfaction « d’y arriver »! J’avoue que je ressens une certaine fierté à voir des gens que j’ai connu débutants, et qui maintenant savent bien danser.
Est-ce important pour toi, d’avoir des musiciens live en bal ?
Oui. La réussite des trois bals du cercle Terpsichore tient notamment à la prestation d’un petit orchestre viennois de 7 musiciens. La collaboration entre danseurs et musiciens, maître à danser et chef d’orchestre, est primordiale.
Pendant le bal , il y a une connivence entre danseurs et musiciens
Il y a l’échange préalable avec le chef d’orchestre à qui l’on indique les reprises, les tempi à adapter, les ralentissements de rythme à éviter … Et pendant le bal , il y a cette connivence entre danseurs et musiciens, ces regards partagés.
C’est idéal et très agréable de participer à un bal avec de la musique vivante, mais il faut avoir de très bons musiciens. Cela peut vite devenir difficile s’il n’y a pas d’accord avec le chef d’orchestre ou un manque de préparation.
Le répertoire du 19e siècle requiert des musiciens professionnels, ce qu’il est rarement possible de se payer, et difficile à trouver. En effet, les musiciens classiques sont rarement intéressés par ce répertoire. Celui-ci est peu enseigné dans les conservatoires, alors que ce genre de musique demande un haut niveau, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Quelques questions flash pour Yvonne Vart
Une personne inspirante : Une seule ? C’est compliqué, il y en a tellement ! Je dirais Alain Riou et Michelle Nadal.
Ta danse préférée : Je dirais la mazurka. C’est la danse de couple qui a le plus de pas différents, et souvent une très belle musique.
Un conseil lecture : Le livre de Jean-Michel Guilcher : La contredanse. Un tournant dans l’histoire française de la danse.
Pour aller plus loin
Yvonne a publié la collection « Saison des bals » , qui comprend trois CD, avec leur brochures explicatives. Cette documentation s’intéresse en particulier aux Premier et Second Empires, et à la Belle Epoque.
3 commentaires sur “Yvonne Vart, ou quand « recherche » rime avec « plaisir »”
J’adore l’esprit d’Yvonne Vart.
Son sens du partage est un élément essentiel de la réussite. Ces recherches sont précieuses pour tous les amoureux de la danse
Yvonne, un excellent prof et une amie !
Je suis ravie d’avoir pu vous aider à renouer le contact!
A bientôt,
Sandra